Une réponse cohérente du parc de logement ?
Le parc de logements est composé à très large majorité de maisons individuelles (95%). Le caractère rural de la commune et la volonté des habitants de bénéficier d’agréments jardinés en proximité directe de leur habitation ressort ici dans ces chiffres. A échelle communautaire, la proportion entre habitat individuel et collectif se trouve beaucoup plus équilibrée, témoignant du contexte urbain du pôle Saint-Marcel/Vernon. On tend en effet à retrouver ce déséquilibre à l’échelle plus rurale de l’ensemble du département.  

Le parc de logements se décline à 87% en résidences principales et à 10% en résidences secondaires. La part des logements vacants étant relativement faible (3%). Il est à noter que le nombre de résidences secondaires et de logement vacants ont diminué entre 1999 et 2008 témoignant d’une certaine fixation de la population sur le territoire (respectivement moins 4 points et moins 2 points).
Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par le ménage. Il y a ainsi égalité entre le nombre de résidences principales et le nombre de ménages. (Définition INSEE).
 
Une résidence secondaire est un logement utilisé pour les week-ends, les loisirs ou les vacances. Les logements meublés loués (ou à louer) pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires. (Définition INSEE).  

Un logement vacant est un logement inoccupé se trouvant dans l'un des cas suivants : proposé à la vente, à la location ; déjà attribué à un acheteur/locataire et en attente d'occupation; en attente de règlement de succession; conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés; gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire (exemple un logement très vétuste...). (Définition INSEE).
On relève sur le territoire une majorité de propriétaire (80%). il faut toutefois retenir la présence d’une part importante du parc locatif (18%). La commune accueille 11 logements sociaux dont 2 communaux.  
Les territoires ruraux et périurbains restent des territoires privilégiés pour l’accession à la propriété. En moyenne, sur le département, 75% de propriétaires occupants se dirigent dans les territoires périurbains. En lien avec la situation du marché (prix des terrains, surface offerte), c’est également un certain type de logement qui est recherché, et notamment les logements de taille assez grande.  
Sur le territoire communal, presque deux tiers des logements (63%) comportent 5 pièces ou plus. Les petits logements sont sous-représentés sur le territoire et constituent une non réponse à certaines demandes actuelles.
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Depuis 1999, ce sont les résidences principales constituées de 5 pièces et plus qui ont connu l’évolution la plus significative (+12 points), les petits logements ayant évolué de manière négative (-4 points pour les logements de 4 pièces, -6 points pour les logements de 3 pièces).
Il est à noter que 60% de la population départementale entrent dans les critères d'attribution de logement locatif aidé, public ou privé. Les logements locatifs, en part un peu plus faible sur le territoire, peuvent être développés afin de répondre à l’ensemble des demandes en matière de logements et de favoriser les parcours résidentiels. C’est par ailleurs l’une des orientations du SCOT.
Un rythme de construction élevé, de grands logements sur de grandes parcelles 
Le nombre de permis de construire pour habitation neuve, délivré en moyenne, est de 2,5 constructions par an. Les données statistiques indiquent que la construction sur la commune se fait depuis une dizaine d’année, de manière relativement régulière. La commune a toutefois accueilli en 2008 une opération groupée (rue du Champ Martin).  

L’analyse des permis de construire confirme la tendance constatée en matière de logement de grande taille. Ainsi la moyenne des surfaces habitables avoisine les 125m².  

Les constructions sur le territoire prennent place sur de larges emprises (1000 m² en moyenne). On note toutefois une tendance à la baisse des superficies allouées pour le droit à bâtir avec des parcelles comprises entre 500 et 800m².
Nombre de permis de construire acordé pour usage d’habitation depuis les 10 dernières années (source :  commune)
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Quelles explications à ces tendances ?  
Le territoire est soumis à certaines pressions qu’il convient d’identifier afin que le document d’urbanisme puisse y apporter des réponses.
  
Les prix sont attractifs pour les populations parisiennes pour la construction neuve comme pour l’ancien. Le marché reste toutefois tendu. En matière de logements anciens, peu de logements sont aujourd’hui vacants sur la commune (11 logements identifiés comme tel d’après les données INSEE 2008) et l’offre en logements de taille importante peut ne pas correspondre à la demande locative et non locative actuelle. Or la demande pour ce type de bien tend à être de plus en plus forte.  

Cette demande importante est en partie due aux choix de localisation des ménages :
  • Un cadre de vie et des prix fonciers attractifs ? Le territoire bénéficie de nombreux atouts contribuant à donner une image positive pour de futurs habitants. Son aspect rural et verdoyant est un facteur d’attractivité pour des néo-rurbains recherchant la quiétude. Les prix fonciers se situent dans les tranches élevées des prix pratiquées sur l’agglomération. Ils sont relativement coûteux pour de jeunes ménages cherchant à s’implanter (de 86 à 93€ par m² en moyenne, 60 à 65 000€ pour le droit à bâtir – parcelles de 700m² minimum d’après les données 2010 du PLH et de la commune) mais restent accessibles pour des actifs parisiens.
  • Une offre en logement variée et présente ? Dans le cadre de l’analyse des enjeux du territoire, le CAUE (Conseil en Architecture Urbanisme et Environnement), avait été constaté la présence de moins d’une dizaine d’annonces immobilières sur la commune (source : leboncoin.fr, consultation en 
date de octobre 2012). La majorité de ces annonces concernaient des biens de plus de 4 pièces (à partie de deux chambres) et s’échelonnaient selon des prix allant de 210 000 à 530 000€. En matière d’offre foncière, deux annonces sont parues durant cette époque. Elles concernaient des terrains de 1000 et 12000m² pour des offres comprises entre 100 000 et 130 00€. Ces différentes données posaient la question de l’accessibilité des logements pour des populations jeunes aux faibles revenus, de leur adaptation pour les personnes plus âgées cherchant des logements plus petits et du blocage foncier semblant s’exercer actuellement sur le territoire.
  • Un bassin d’emploi local et une accessibilité facilitée ? Outre la polarisation exercée par Vernon (l’agglomération bénéficie d’un dynamisme économique pouvant attirer une population. Le territoire de la CAPE, à travers ses pôles urbains (Vernon-St-Marcel, Gasny, Pacy-sur-Eure) accueille de nombreuses entreprises industrielles, artisanales ou de services, porteuses d’emplois), Villiers-en-Desoeuvre appartient surtout aux franges parisiennes. La capitale et l’ensemble des emplois qu’elle propose est facilement accessible en voiture ou par voie ferrée (gare de Bréval
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située à proximité). Cette concentration d’emplois et donc la dépendance du territoire vers ces pôles urbains rendent déterminante la mobilité des actifs et donc l’accessibilité des voies de communication. Le réseau de transports collectifs n’est pas encore assez développé pour être utilisé quotidiennement par les actifs et rend donc indispensable l’utilisation de la voiture individuelle. Si les axes de communication existants permettent sans contraintes le déplacement des habitants, habiter la commune signifie l’obligation d’être motorisé.  
  • Une offre de services et d’équipements suffisante pour attirer les habitants ? Le second facteur d’attractivité d’un territoire est sa capacité à offrir une réponse aux besoins des habitants en matière de services et d’équipements. Equipements de proximité, structures petites enfances, écoles, équipements sportifs et de loisirs, services d’aide à la personne, structures pour personnes âgées, services de soins et médicaux… sont autant d’atouts pour le développement d’un territoire. Le territoire communal accueille quelque uns de ces services (école, garderie périscolaire…) mais la densité de services et équipements existants sur Vernon ou la région parisienne permet amplement de répondre à la demande. La position géographique de la commune lui permet de ne pas être enclavée et de pouvoir atteindre rapidement ce type d’équipements. 
  • Un parc de logement de qualité ? Le cadre de vie et le type de constructions présentes sur un territoire donné apporte également des réponses à la pression foncière s’exerçant sur un territoire. Les constructions sont relativement anciennes. Ainsi, 43% des résidences principales ont été érigées avant 1949. On note également une part importante des constructions édifiées durant les années 80 (27%). L’analyse des dates d’emménagement indique néanmoins qu’un tiers (31%) des habitants a emménagé sur le territoire d’étude il y a moins de quatre ans, témoignant ainsi de l’arrivée massive de nouvelles constructions sur le territoire. L’agglomération connait également une certaine attractivité ces dernières années (rapprochement des lieux de vie et d’emplois en raison de la hausse de l’essence, offre de logements plus diversifiée).
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Commune de Villiers en Desoeuvre – Rapport de présentation