Des milieux naturels variés

On trouve 6 types d’espaces spécifiques pour la faune et pour la flore à savoir :  
  • Les micro-habitats (haies, vergers, petits bois),  
  • Les espaces boisés qui sont des boisements situés au niveau des coteaux et également des espaces privatifs qui ont conservé des formations ligneuses,  
  • Les zones agricoles (grandes surfaces cultivées et prairies pâturées),  
  • Les zones jardinées composés d’espaces verts privatifs et de micro-habitats,  
  • Les milieux humides représentés par des mares ainsi qu’un petit cours d’eau situé au nord du hameau de Chanu appelé Ru de Chanu.  
Les micro-habitats
Les micro-habitats sont des éléments essentiels caractérisant un bon fonctionnement écologique du territoire. Ce sont les derniers espaces naturels des zones plus ou moins urbanisées qui possèdent plusieurs rôles écologiques fondamentaux :  
  • Continuums écologiques. Les haies, les vergers et les petits bois constituent des corridors écologiques permettant les échanges et déplacements de la faune. Ainsi au même titre que les routes et chemins pour l’homme, les corridors sont des milieux naturels reliant entre eux différents habitats vitaux pour une espèce. Cela crée également des connexions entre les différentes populations d’une même espèce. Insectes, reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères, représentant une importante partie du règne animal, utilisent ces bio-corridors.  
  • Gîtes. Ces milieux jouent un rôle essentiel dans l’accueil et la reproduction des espèces. Les mammifères (musaraigne, blaireau) et les batraciens (crapaud, salamandre) utilisent préférentiellement les parties basses de ces micro-habitats. D’autres mammifères (écureuils, chauves-souris, oiseaux) exploitent plutôt les parties hautes et les creux des vieux arbres. De nombreuses espèces d’insectes comme le Lucane cerf-volant apprécient les espaces boisés.  
  • Ressources alimentaires. Les micro-habitats représentent enfin une source alimentaire. Les frugivores et herbivores y trouvent une nourriture abondante. De même, les chauves-souris vont privilégier les haies et les petits bois pour y retrouver des conditions de chasse favorables. 
Les micros-habitats présents au sein des zones urbanisées sont relativement nombreux dans le lieu-dit du Chanu et du Hallot avec la présence de linéaires arborés ainsi que de vergers résiduels, de mares et de prairies fleuries. Le village plus à l’Est est quant à lui caractérisé par des espaces verts privés. Ces espaces, doivent donc être conservés et protégés dans le cadre du PLU. Les petits bois, les vergers ainsi que les linéaires de haies (en favorisant les espèces locales de type Noisetiers, Aubépines, Charme…) constituent des espaces de gîtes et de circulation pour la faune et la flore, c’est à ce titre, que ces éléments écologiques doivent faire l’objet de mesures de restauration ou être recréés à travers les prescriptions graphiques et règlementaires du PLU.
36
La commune de Villiers-en-Désœuvre est composée de boisements tels le Bois de la Harelle, le Bois Crestay, le Bois de Bréval ou encore le coteau boisé des Côtes de Cumont.  

Ces milieux boisés, éloignés les uns des autres, sont essentiellement composés de feuillus (Hêtres, Chênes, Charme, Frêne…) sauf le bois de Bréval qui possède quelques plantation de pinèdes. Cet habitat naturel  possède des rôles écologiques important :  
  • Conservatoire d’habitats. Les boisements sont composés d’habitats naturels très diversifiés.  
Suivant la géologie, la pente et l’exposition des groupements végétaux, les espèces végétales se développent différemment. On peut donc observer des boisements de Hêtraie-Chênaie, de Chênaies-Charmaies… Cette diversité permet la présence de nombreuses espèces remarquables.  
  • Conservatoire d’espèces remarquables. Les boisements accueillent un grand nombre d’espèces végétales et animales remarquables et inféodées au milieu forestier :  
    • Insectes et autres invertébrés : papillons, carabes…  
    • Amphibiens et reptiles : grenouilles, crapauds, serpents…  
    • Oiseaux : troglodytes, pics, rapaces …  
    • Mammifères : renards, sangliers, chevreuils, cerfs…  
Une ancienne pépinière est observée sur le territoire de la commune. Cet habitat semi-naturel peut posséder un intérêt écologique pour diverses espèces faunistiques. Il doit donc être conservé à ce titre. Néanmoins, les essences végétales composant le boisement sont en partie d’origine horticole et peuvent ne pas être favorables à toutes les espèces qui pourraient être abritées au sein d’un boisement entièrement naturel.
Le PLU doit permettre une gestion durable des milieux forestiers. Il serait également intéressant de renforcer les liaisons entre les espaces boisés les plus proches comme notamment entre le Bois de Hardelle et le Bois de Crestay.
37
Les zones agricoles
Villiers-en Désœuvre est essentiellement caractérisée par la culture de céréales. Néanmoins quelques, prairies pâturées sont encore présentes sur le territoire.
  
Les prairies pâturées sont des milieux naturels composés essentiellement de graminées et d’espèces végétales rampantes telles que les trèfles. Ce sont des habitats intéressants pour les insectes mais aussi pour les micromammifères et certaines espèces d’oiseaux lorsque les prairies sont accompagnées de haies ou de petites zones de boisements.  

Les cultures constituent un habitat très artificialisé. La flore hormis les adventices de cultures n’est plus représentée que sur les bordures de chemins ou sur les talus. Cependant, quelques chemins agricoles et/ou talus sont bordés par des haies ou des arbres de haut-jet. Ces restes de milieux naturels assurent à la fois un rôle d’écosystème à part entière mais jouent également un rôle de continuité écologique.
Le PLU a pour objectif de protéger les espaces sensibles afin d’éviter leur déstructuration et la perte de leur fonctionnalité. Le territoire communal doit parvenir à conserver ainsi que restaurer les continuités écologiques au sein des cultures et des prairies pâturées.
Les zones urbanisées et leurs jardins
Dans les villages et leur périphérie, la qualité de la faune et la flore urbaine est liée à trois facteurs : 
  • L’ancienneté des bâtiments. Les constructions anciennes (vielles bâtisses, granges…) favorisent l’installation d’une faune diversifiée. La nature des matériaux utilisés et l’architecture des bâtiments offrent de nombreuses cavités utilisables par les oiseaux : Effraie des clochers, Moineau domestique, Mésange, Etourneau, Sansonnet… ainsi que pour les mammifères : Martre, Fouine, Belette...  
  • Les micro-habitats. Les haies, les vergers ou les petits bois peuvent constituer des espaces compartimentés mis à profit de certains oiseaux peu exigeants comme le Merle noir et la Linotte mélodieuse. Cependant cette avifaune diversifiée ne peut perdurer que si la part des essences locales (Noisetier, Charme, Aubépine…) dans la composition des haies reste dominante pour l’équilibre de la chaîne alimentaire.
38
  • Les espaces verts. Les espaces verts privatifs ou publics accueillent une faune diversifiée : Pie bavarde, Chardonnet élégant, Fouine…  
Dans les villages, la faune est représentée par des animaux communs tolérant ou recherchant le voisinage de l’Homme et ses bâtiments. Malgré les apparences, certaines espèces sont en déclin au niveau régional voire national comme l’Hirondelle rustique ou encore le Moineau domestique. Les animaux les plus sensibles et les plus rares sont les chauves-souris qui sont potentiellement  
présentes dans diverses cavités et combles. En périphérie des villages, on peut également rencontrer des espèces habituées aux lisières de boisements et espaces semi- ouverts telles que le Hérisson d’Europe et les Musaraignes.
Villiers-en-Désœuvre possède de nombreux espaces verts privatifs notamment à l’est du territoire de la commune. De nombreux espaces publics ont également pu être observés. Le maintien de ces espaces semi-naturels permet de conserver une biodiversité intéressante au sein du village. Ils permettent également la préservation de corridors écologiques fonctionnels et de ce fait de conserver une certaine perméabilité écologique au sein même du village.  

Le PLU doit donc accorder une place majeure au maintien de cette biodiversité. Il est possible de maintenir les micro-habitats en créant un secteur particulier dans le zonage, de qualifier les espaces verts en privilégiant les essences végétales locales 6 (règlement, orientation d’aménagement). Le PLU peut également imposer un pourcentage de végétalisation afin d’assoir la place de la nature à proximité de l’urbanisation.
Les zones humides et les milieux aquatiques
Les milieux humides représentent des écosystèmes majeurs en termes de production primaire et de fonctionnalité écologique. Une biodiversité animale et végétale spécifiques peut être observée au niveau du seul cours d’eau identifié sur la commune : le Ru de Chanu.
  
La vallée du Ru de Chanu passant au nord du lieu-dit Chanu possède des berges en bon état de conservation avec des ripisylves encore bien présentes. Elles protègent les berges contre l’érosion, forment des corridors écologiques pour un grand nombre d'animaux (reptiles, oiseaux, mammifères, poissons, crustacés…) et sont les habitats des espèces vivants dans la rivière.  

Enfin, la mare du Bois de Harelle est également un milieu à valoriser et à préserver car des amphibiens (grenouilles et tritons) peuvent y trouver refuge. De plus, cette zone a déjà été identifiée comme étant d’intérêt écologique avec la présence d’une espèce végétale remarquable.
6 L’utilisation d’essences locales permet une meilleure résistance et durabilité des espèces qui s’adaptent mieux aux sols et au climat. Elles constituent à terme des sources de gîtes et d’espaces de circulation pour la biodiversité locale.
39
L’un des enjeux du PLU est de pouvoir conserver ces milieux humides. Le maintien ou la restauration de la végétation le long des cours d’eau et au bord des mares ainsi que la constance de la bonne qualité des eaux participent à leur maintien et au développement de la biodiversité.
  
De plus, le PLU, en application des dispositions législatives et réglementaires et en compatibilité avec le SDAGE et le SCoT, doit permettre de protéger strictement les zones humides qui auront été caractérisées sur les territoires communaux.
Ce que disent le SCOT et la Charte paysagère et écologique
 
Ce que dit le SCoT
 
Le chapitre 4 du SCOT est dédié à la protection des espaces et sites naturels ou urbains à protéger. La volonté du SCOT est de recréer sur le territoire communautaire les conditions de restauration d’un maillage de corridors écologiques en s’appuyant sur la préservation des espaces naturels à forte valeur écologique mais aussi sur les espaces naturels offrant un potentiel de biodiversité.  
Les objectifs suivants sont déclinés :  
  • Protéger les milieux naturels d’intérêt écologique  
    • Protéger les espaces naturels d’intérêt biologique remarquable  
Le SCOT limite fortement les possibilités d’urbanisation dans ces secteurs remarquables (aménagement ponctuels, extensions limitées des constructions existantes). Le SCOT indique que ces milieux spécifiques fassent l’objet d’un zonage et d’un règlement spécifique, compatible avec la préservation et la valorisation de ces milieux. Le zonage peut être étendu autour de ces secteurs afin de favoriser la mise en place de zone tampon permettant d’assurer leur protection.  
    • Protéger les espaces agro-naturels offrant une perméabilité et une fonctionnalité biologique  
Le SCOT indique que les directions d’urbanisation définies dans les espaces de prairies, haies ou vergers ne doivent pas remettre en cause le fonctionnement écologique global de ces écosystèmes. L’aménagement doit au contraire contribuer à respecter les structures naturelles et à les reconstituer (cas des haies par exemples). Un zonage et un règlement adaptés pour les préserver et les mettre en valeur peut être mis en place dans le cadre du PLU.  
  • Préserver et renforcer les continuités écologiques et « corridors biologiques  
Le PLU doit assurer par un zonage approprié le maintien des continuités écologiques au sein des espaces naturels d’intérêts et des espaces agro-naturels. Pour assurer ces liaisons, de larges espaces seront préservés ou reconstitués (espaces naturels, agricoles ou loisirs non construits). Afin d’assurer ces fonctionnalités à long terme, la cohérence doit être recherchée à échelle plus globale, le zonage des communes voisines doit ainsi être pris en compte. Aux franges de ces espaces repérés, l’aménagement des clôtures pet être réglementé afin d’assurer la circulation de la faune.  
  • Préserver les zones humides avérées et les cours d’eau  
Le PLU doit protéger les zones humides avérées, les cours d’eau et les boisements associés, notamment les espaces situés de part et d’autre des cours d’eau dans les secteurs proches de l’urbanisation (classement en zone N, au titre de l’article L.123-1 5, III, 2°, en EBC…). Il doit veiller à les protéger de toute urbanisation et imperméabilisation. Il peut également interdire dans le cadre du règlement la transformation de leur état initial par l’affouillement, le drainage, l’exhaussement du sol, le retournement des prairies humides, et les dépôts de matières quelles que soit leur nature.  
  • Favoriser la préservation et la régénération des espaces boisés et forestiers  
Le PLU doit classer en « espaces boisés classés » ou en espaces boisés à protéger au titre de l’article L.123-1-5, III, 2° du Code de l’Urbanisme, les massifs forestiers et ensembles boisés les plus remarquables. Les haies bocagères et les principaux boisements existants sur les sites d’extension urbaine sont à identifier et à préserver  
  • Favoriser la nature en ville  
Les espaces verts existants, poumons de verdure dans le tissu bâti doivent être conservés. Un arbitrage doit être effectué entre leur maintien et leur urbanisation. De nouveaux espaces verts peuvent être inscrits dans le tissu bâti existant ou à venir. La création d’une trame verte constituée d’un maillage bocager composé d’essences locales et pouvant servir à la gestion des eaux peut ainsi apportée une forte plus-value au cadre de vie des habitants.
  
Ce que dit la Charte paysagère et écologique :  
  • Des actions pour des espaces naturels riches, préservé et réappropriés :  
    • Préserver et renforcer la richesse écologique des pelouses sèches,  
    • Préserver les surfaces et la richesse des pentes et des fonds de vallées,  
    • Replanter des vergers de hautes tiges.  
  • Des actions pour des espaces agricoles participant activement au cadre de vie :  
    • Inciter la diversification des pratiques agricoles sur les espaces à enjeux écologiques et paysagers (fonds de vallée, coteaux calcicoles, connexions écologiques …),  
    • Offrir une place à l’arbre dans les espaces agricoles. 
40
Commune de Villiers en Desoeuvre – Rapport de présentation