Un territoire au fort contexte environnemental
Un territoire dessiné par l’environnement ?

Le relief, une composante mineure sur le territoire  
D’un point de vue topographique le territoire est en majorité situé sur le plateau agricole. Ce plateau offre quelques ondulations molles avec des altitudes variant de 130 mètres à 150 mètres. La pointe Nord du territoire est un peu plus élevée puisque le point haut est situé à 156 mètres d’altitude.  
Il faut surtout noter la présence de la vallée de Chanu offrant une petit dépression sur le territoire (variations topographiques comprises entre 100 mètres et 120 mètres).
Vallon de Chanu et ondulations molles du plateau agricole
Une distinction est ainsi opérée sur le territoire entre les zones de plateaux et le secteur plus intime du vallon. Les premières offrent des perspectives largement ouvertes sur le paysage, les secondes présentant quant à eux des points de vue bien plus ponctuels et intimes.
 
Un contexte géologique, source de richesse pour l’occupation territoriale.

Sur le plan géologique, le territoire, comme la Haute-Normandie, appartient au Bassin parisien.  

La craie forme l’ossature géologique principale de la Haute-Normandie. Au fil des transgressions marines de l’Ere secondaire, elle s’est déposée en couches sédimentaires non plissées. Après la dernière régression marine, à l’Ere tertiaire, l’action des précipitations entraîne une dissolution de la craie. Les silex et les argiles qu’elle contient restent sur place et forment les argiles à silex actuels. Enfin au Quaternaire, les alternances de phases glaciaires/interglaciaires conduisent à poursuivre l’érosion avec la mise en place  
des lœss (limons éoliens) sur les plateaux.  

Le territoire répond à ce schéma. Plateau crayeux de formations secondaires, il est recouvert de formations superficielles (limons des plateaux – calcaire, marne, sable, craie) qui donnent des espaces de grande culture. Les colluvions et les formations à silex (argile et craie) se retrouvent dans les espaces de vallons (ru de Chanu).  

Cette diversité géologique a ainsi pour conséquence une certaine diversité des paysages et des unités géographiques composant le territoire (masses boisées, plateau agricole, fond de vallons).
19
Un contexte hydrologique faiblement représenté  
La Haute-Normandie, de par la nature principalement crayeuse de son sous-sol, comporte peu de rivières pérennes. Ces dernières sont souvent complétées par des cours d'eau temporaires et des vallées sèches.
La commune est traversée dans sa partie Nord-Ouest par le vallon de Chanu. Ce petit ruisseau borde les habitations du hameau de Grez pour aller se jeter dans l’Eure au niveau de la commune voisine de Breuilpont (passage en partie canalisé sur cette commune voisine). L’eau est également présente sur le territoire à travers quelques mares sur le plateau et au niveau des espaces habités.
Les zones humides. Le code de l’environnement (article L. 211-1) définit une zone humide comme des terrains, exploités ou non, qui sont habituellement inondés ou gorgés d’eau de façon permanente ou temporaire. On identifie donc une zone humide soit par ses caractéristiques pédologiques et/ou sa végétation hygrophile (espèces – habitats).  
La préservation et la gestion durable des zones humides sont reconnues d’intérêt général (Loi LOADT). Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE) dispose également de mettre fin à la disparition et à la dégradation des zones humides, et de préserver, maintenir et protéger leur fonctionnalité.
La Direction Régionale du Logement, de l’Aménagement et de l’Environnement (DREAL) a cartographié et délimité les zones à dominante humide sur l’ensemble du département de l’Eure. D’après la carte ci-contre, la vallée de Chanu possède des caractéristiques de zones humides.  

Toutefois, cette information est le fruit d’une étude globale. La DREAL rappelle en accompagnement de ces cartes que « ce recensement des zones à dominante humide n’est pas exhaustif. Des investigations complémentaires doivent être faites pour confirmer ou infirmer la présence de zones humides sur un secteur identifié ».
Il est par ailleurs à noter que l’analyse du contexte géologique du territoire n’a pas fait ressortir de contexte particulièrement enclin aux zones humides : présence de limon crayeux ou de craie caractérisant des sols non hydromorphes. Les colluvions, présents en vallée, sont par contre un trait de caractère de l’hydromorphie.  

Les sorties de terrains naturalistes ont fait apparaître une végétation relativement commune sur un territoire urbanisé. Les espèces végétales des boisements ne sont pas caractéristiques de zone humide. Néanmoins, les friches herbacées ainsi que les prairies sont susceptibles d’être des zones humides. Il conviendra donc d’établir ou non le caractère humide de ces milieux naturels dans le cas où elles deviendraient des zones constructibles. Si ces espaces sont des zones agricoles, le classement en zone agricole protégée permettrait de les maintenir dans l’état.
Aucun Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) n’est en émergence sur le territoire. Le territoire d’étude doit répondre administrativement aux objectifs du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) Seine-Normandie approuvé le 29 octobre 2009 (Voir ci-avant, chapitre sur les documents s’imposant au PLU).
20
Climat et qualité de l’air : un territoire agricole en bordure d’agglomérations  
Les influences climatiques ont peu d’incidences sur l’organisation et le fonctionnement du territoire. On notera néanmoins les éléments suivants :  
  • Le climat peut être caractérisé comme humide et doux de type océanique tant par l’observation des températures que celle de la pluviosité. Les températures hivernales sont largement positives : 4°C en moyenne pour le mois de janvier. L'été est frais, 17°C en moyenne pour le mois de juillet, et plus humide. Les précipitations sont relativement abondantes : de l'ordre de 500 mm à 700 mm/an en moyenne. Les vents d’Ouest et Sud/Ouest sont dominants pendant les deux tiers de l’année.  
Le climat offre donc peu d’amplitude tant en ce qui concerne les températures que les précipitations et donne ainsi aux milieux environnementaux un contexte favorable de développement. On notera toutefois que le territoire, et notamment sa vaste zone de plateaux sans boisements (zone sans effet coupe-vent au regard de la disparition des haies), peut être soumise à de forts vents.
Outre les conditions locales de développement, les données climatiques doivent être également abordées sous l’angle plus global du changement climatique. Le PLU, en définissant le projet de la commune, doit contribuer par ses mesures à lutter contre ce phénomène mondial (limitation de l’étalement urbain, développement urbain en lien avec les services de transport, gestion de l’eau…).  
La lutte contre le changement climatique et la réduction des gaz à effet de serre (les premiers postes identifiés sont les transports – la construction – l’industrie…) est en effet un enjeu primordial pour l’ensemble des collectivités. Ainsi, la Région comme le Département ont adapté leur plan climat en 2007.
  • La qualité de l’air peut quant à elle être considérée comme favorable  
Consécutivement à la Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie du 30 décembre 1996, la région Haute-Normandie a approuvé le 24 décembre 2001 son Plan Régional pour la Qualité de l’Air (PRQA). Ce dernier constitue un outil d’information et de planification en faveur de la réduction des pollutions atmosphériques. Dans notre région, la surveillance de la qualité de l’air est assurée par l’association Air Normand. Cette dernière dispose d’un réseau de stations permanentes et mobiles à proximité des points les plus sensibles (Le Havre, Rouen et Evreux).  
D’après les données de la station d’Evreux, L’agglomération ébroïcienne voit son taux de pollution dans des indices élevés (entre 4 et 10) 160 jours par an. A titre de comparaison, l’agglomération havraise, connue pour son fort taux de pollution, connait un nombre de jour par an pollué moins élevé. Sur le secteur d’Evreux, l’ozone et l’oxyde d’azote connaissent des taux particulièrement élevés. Ces pollutions proviennent avant tout du fort trafic automobile (pics de pollution importants entre 7h et 9h et entre 17h et 21h). Le transport semble ainsi la cause principale de cette pollution (Evreux est en effet bassin d’emploi d’ampleur régional polarisant nombre de communes alentour et donc nombre d’actifs se rendent ainsi quotidiennement en voiture dans l’agglomération pour rejoindre leur travail).  
La commune, située en milieu rural, bénéficie d’un contexte général favorable. Toutefois, la proximité de la vallée de l’Eure peut engendrer une certaine pollution. La RD 148, utilisée par nombre de véhicules pour se rendre à la gare voisine de Bréval, et la RD 77, utilisée pour rejoindre l’A13, sont deux axes traversant le bourg et supportant un fort trafic, source de nuisances et pollution. Le modèle de la forme pavillonnaire de l’urbanisation, usité ces trente dernières années
21
sur certaines parties du territoire, a augmenté le nombre des déplacements domicile-travail individuels en voiture et donc les potentielles sources de pollution en ozone.  
On peut également s’interroger sur l’évolution du territoire en lien avec le changement climatique. En effet, les politiques publiques et territoriales ont-elles des incidences sur le climat ? Le territoire est-il un émetteur de gaz à effet de serre ? On peut ainsi retenir les éléments suivants :  
  • La commune est avant tout un territoire à dominante rurale. Les espaces agricoles et parfois boisés constituent l’occupation du sol prédominante. Ces poumons verts sont à protéger dans le cadre du PLU pour maintenir leur rôle d’aire de respiration.  
  • Le territoire est toutefois situé à proximité d’axes de communication majeur, l’A13 et la RD 836 et drainé par des voiries départementales, engendrant ainsi une certaine circulation et donc des émissions de CO2.  
Les transports en commun bien qu’existants sont en réalité peu pratiqués (coût, horaires…), obligeant à une forte utilisation des déplacements individuels.  
  • 43% des logements ont été édifiés avant 1949. Le parc de logement est ancien sur le territoire, de nombreux logements ont par ailleurs été édifiés dans les années 80 et récemment. On peut toutefois s’interroger sur la performance thermique et énergétique des constructions. En effet, le type d’implantation, les enveloppes thermiques des constructions, les modes de chauffage n’intègrent pas les normes actuelles de performance énergétique.  
  • Enfin, il est à noter que le territoire n’est pas producteur d’énergie, qu’elle soit fossile ou renouvelable (filière biomasse peu développée, commune située dans un secteur non propice au développement éolien d’après le schéma régional éolien de 2011, quelques constructions individuelles utilisant les panneaux solaires thermiques…). Le PLU, dans le respect des prescriptions du Grenelle, ne doit pas aller à l’encontre du développement de ce type d’énergie. 
22
Des sols comme lieux d’accueils et outils de production, aujourd’hui menacés ?
D’après les données 2006 de Corin Land Cover 4, l’occupation territoriale du finage communal est à dominante naturelle et agricole (96%).  
Ainsi 87% du territoire est composé d’espaces agricoles (dont la majorité en terres labourables et quelques hectares de prairie), un peu moins d’un dixième fait l’objet d’une occupation en espace boisé (forêt de feuillus principalement, permettant ainsi un apport en biodiversité plus important). Les espaces urbains représentent 4% de l’occupation territoriale locale.  
Si on compare avec les données Corin Land Cover de 2000 et 2006, afin de voir quelle évolution des occupations des sols a connu la commune, on constate que les superficies ont été très peu modifiées. Toutefois, les espaces agricoles sont peu à peu grignotés par l’urbanisation. Cette ressource est en effet aujourd’hui menacée.
L’artificialisation des sols se poursuit de plus en plus fortement pour le développement de l’habitat mais aussi pour celui d’activités économiques ou encore d’infrastructures.  
Cette occupation diverse des sols, sans réelle réflexion d’ensemble, tend à produire une très forte concurrence pour l’usage de l’espace et donc de la ressource du sol. Le maintien de ces espaces de production (terres agricoles) et de respiration (terres naturelles) constitue l’un des enjeux majeur des documents d’urbanisme. Le PLU doit avoir pour objectif la gestion maîtrisée de l’espace au sein du territoire afin de préserver cette ressource somme toute épuisable.
L’occupation du sol fait également référence à sa dangerosité. Le territoire, est peu concerné par le phénomène d’érosion des sols, du notamment au ruissellement pluvial. Toutefois, les modifications des pratiques agricoles et la forte diminution des linéaires de haies ont pour incidence des phénomènes de tassement et de compactage des sols pouvant limiter l’infiltration dans les sols et faciliter le ruissellement à l’origine des coulées de boues.
4 Corin Land Cover est un outil d’interprétation géographique des sols à partir de photo aérienne. Une méthodologie est employée pour ce faire avec le respect de seuil pouvant caractériser un milieu (25ha). Toutefois, il est à noter que ce seuil de description de 25 hectares et l’échelle de l’interprétation font que l’exploitation statistique de la base Corin Land Cover est surtout pertinente à l'échelle nationale, départementale et cantonale.
23
Ce que dit le SCOT

Le SCOT a les objectifs suivants en matière de préservation des ressources :  
  • Garantir la bonne gestion de la ressource en eau  
    • Diversifier les ressources et sécuriser l’alimentation en eau potable
La commune de Villiers-en-Desoeuvre est alimentée par les captages des sources de Blaru et les forages de Lommoye, situés dans le département voisin des Yvelines.  
Les aménagements et constructions (bâtiment, voirie…), lorsqu’ils sont autorisés, doivent prévoir les mesures de nature à éliminer tout risque de pollution de la nappe phréatique et à assurer la pérennité de l’approvisionnement en eau.  
    • Economiser la ressource en eau potable  
Le PLU doit définir dans leur règlement les mesures permettant d’économiser l’eau et encourageant le recours aux dispositifs de récupération, de stockage, et de réutilisation des eaux pluviales. L’utilisation d’essences locales est également encouragée dans les  
nouvelles opérations urbaines.  
    • Gérer les eaux pluviales  
L’aménagement des secteurs urbains doit développer les principes visant à limiter l’imperméabilisation, favoriser l’infiltration, renouveler les éléments naturels limitant le ruissellement, optimiser la dimension des réseaux d’eaux pluviales des opérations nouvelles en limitant le débit de rejet dans le réseau d’assainissement collectif existant  
    • Améliorer la gestion des eaux usées  
Tout projet d’extension de l’urbanisation doit être en adéquation avec la capacité actuelle ou potentielle des réseaux et la capacité de la station d’épuration à accepter ces nouveaux volumes et charges de pollution. Les choix des formes urbaines et leur localisation doivent être guidés par la recherche d’une maîtrise des coûts induits (extension des réseaux, contrôle des systèmes d’assainissement autonome…)  
  • Réduire les émissions de GES et économiser les énergies fossiles  
    • Réduire les émissions de GES et économiser l’énergie dans le bâtiment et les projets d’aménagement  
Le PLU peut imposer certaines règles visant à limiter les déperditions énergétiques des nouvelles constructions (respect de la réglementation thermique, mise en place de forme urbaine adaptée au contexte local (densité, compacité, gabarits, orientation des  
constructions, aménagements des espaces verts, gestion de l’éclairage public…).  
    • Réduire les émissions de GES et économiser l’énergie dans les transports  
Le PLU en limitant l’étalement urbain et en positionnement les zones d’habitat à proximité des axes de circulation des transports en commun et des voies douces peut participer à la réduction des déplacements automobiles.  
La CAPE est actuellement en cours d’élaboration de son Plan Climat Energie Territoire (PCET) dont le diagnostic a été présenté courant 2012.
  • Prévenir les risques pour la santé publique  
    • Préserver la qualité de l’air  
Le SCOT précise que le respect des orientations relatives à la limitation de l’étalement urbain et donc à la diminution de l’utilisation des transports individuels générateurs de polluant contribue à limiter le développement des polluants.
24
25
Commune de Villiers en Desoeuvre – Rapport de présentation
26