A la limite des départements de l'Eure, des Yvelines et de l'Eure-et-Loir et à égale distance de Bréval, de Guainville et de Villiers se trouve une ancienne chapelle fondée sous Saint-Louis.
Sous le règne de Philippe-Auguste, un seigneur puissant, du nom d'Alexandre, partit pour la Terre-Sainte. Avant son départ, il promit, avec son épouse Théodora, d'élever un sanctuaire à la Vierge, si Dieu le ramenait sain et sauf.
Après deux années de captivité, son écuyer arriva un soir de mars à la porte du château. Il frappe, une voix de dire : qui est là ? Et l'écuyer reconnaissant la voix de sa châtelaine de s'écrier : "Ouvrez, noble dame, bonne nouvelle je vous apporte, Monseigneur est vivant."
Vers 1220, Alexandre tint parole et avec sa femme Théodora, il construisit le sanctuaire promis, Bonne-Nouvelle fut
le nom de la chapelle.
Un chemin, qui aujourd'hui s'appelle "Le chemin de Bonne-Nouvelle", s'appelait primitivement "chemin des pèlerins de Bonne-Nouvelle". Partant de la chapelle, ce chemin se prolonge, en passant par la fontaine Saint-Martin, jusqu'aux portes de la Commanderie de Chanu, pour se diriger ensuite, d'un côté, sur Evreux, de l'autre sur Vernon.
Notre-Dame de Bonne-Nouvelle fut de 1220 jusqu'au début du dix-huitième siècle, un lieu de pèlerinage très fréquenté.
L'année 1626 amène plusieurs paroisses en pèlerinage à Bonne-Nouvelle pour conjurer un fléau contagieux.
L'épidémie cessa aussitôt, après avoir fait de sérieux ravages.
De nos jours à partir de 1976 et vers le 15 mai, le pèlerinage annuel a repris et est ouvert à tous. Il peut se faire à pied ou à vélo. Les pèlerins partent du parvis de l'église d'Anet vers 8h le matin ensuite ils se dirigent vers la Chaussée d'Ivry et font une escale à l'église avec un croissant et un café chaud. Ensuite les pèlerins montent la colline d'Ivry et ils se dirigent vers le Vieux-Château de Guainville où ils se restaurent avant de repartir vers l'église et enfin de prendre la direction de la chapelle.
Une fois arrivés à la chapelle, les pèlerins assistent à la messe vers 16h, précédée d'un chapelet à 15h. Compte tenu du nombre de gens - environ 80 à 100 personnes - la messe se déroule devant la chapelle, en plein air.
Cette journée de marche, de chant, de méditation et de prière se clôt par un dernier partage autour du pot de l'amitié.
Une seconde messe est célébrée au 15 août, fête de la Vierge dans l'après-midi.
Vers la fin du seizième siècle, toute une colonie de pieux ermites s'établit à l'abri de cette chapelle vénérée, ils suivaient la règle des Ermites de Saint-Augustin.
Diane de Poitiers, marquise de Bréval, de qui relevait le fief de Villiers, s'intéressait à l'ermitage de Bonne-Nouvelle et fit de fréquentes visites à la chapelle. Sa petite-fille, Catherine de Marck, fit construire un ermitage. Catherine de Marck porte le nom de dame des châtellenies de Bréval, Montagu et Villès-en-Désoeuvre et elle dédia Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à Saint-Guillaume de Poitiers.
A partir de 1708 et jusqu'à la révolution, les curés seront à la fois curés de Villiers et prieurs de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.
En 1802, l'abbé Péan fit rapporter dans l'église de Villiers la statue de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et le maître
autel. Un second autel en pierre se trouve encore dans les ruines de la chapelle, le troisième sert de porte dans une maison de La Bâte.