Un territoire attractif
L’analyse démographique, réalisée sur la base des données de l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), repose sur des sources complémentaires : les résultats du Recensement Général de la Population (RGP) de 1999 et ceux du Recensement de la Population (RP) de 2008 ainsi que la population légale 2009. Les données font par ailleurs l’objet d’une actualisation par la commune. L’ensemble des graphiques ci-après, sauf indications contraires, a donc été construit à partir de ces données.
Une terre d’accueil pour une nouvelle population ?
  
Une dynamique démographique croissante et régulière
La population, connaît une croissance positive depuis les années 70. Si son nombre d’habitants augmente relativement de manière régulière, la commune a toutefois connu deux pics d’augmentation successifs dans les années 70 et 80 (+3,3% et +2,8%). La population communale tend à se stabiliser depuis les vingt dernières années (croissance moyenne de 1,7%). La commune accueille en 2011 862 habitants.  
Ce taux de croissance démographique est souvent plus élevé (que ceux rencontrés aux échelons territoriaux supérieurs. Ainsi, sur les mêmes périodes, la variation démographique communale tend à se détacher. A l’échelle des dix dernières années, la variation 
démographique rencontrée à échelle départementale était de 0,8%, celle de la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Eure (CAPE) approchait les 0,6%. Villiers-en-Desoeuvre faisait état d’une variation démographique de 1,6%, témoignant de son caractère résidentiel.
La forte croissance qu’a connue la commune a modifié le paysage urbain du village. Il conviendrait d’assurer au travers du PLU, une ouverture à l’urbanisation cohérente permettant d'assimiler durablement les populations nouvelles en prenant notamment en compte les capacités actuelles des équipements et infrastructures existantes.
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De nouvelles arrivées sur le territoire  
Cette évolution de la croissance démographique était fortement imputable dans les années 80 et 90 au solde migratoire. Si le solde naturel, prend à partir des années 80, une part plus importante, le solde migratoire reste toutefois le principal facteur de la croissance démographique.
Le solde naturel représente la différence entre les naissances et les décès tandis que le solde migratoire traduit quant à lui les mouvements migratoires, c’est-à-dire la différence entre les départs et les arrivées définitifs sur le territoire.
La part du solde migratoire est un élément clé dans l’évolution de la population. Le dynamisme de la commune s’explique entre autre par sa proximité avec l’agglomération parisienne et la pression foncière en découlant. La proximité géographique et l’accessibilité facilitée aux franges franciliennes participent en effet à ce dynamisme. On assiste depuis une vingtaine d’années à un éloignement des populations entre leur lieu d’emploi et leur lieu de résidence. Ces populations cherchant entre autre à bénéficier de prix fonciers plus attractifs et d’un cadre de vie agréable à la campagne. La corrélation est ainsi forte entre déplacements migratoires et évolutions démographiques. D’autant plus que ce sont souvent de jeunes couples, actifs en âge de procréer, qui s’implantent en milieu rural, d’où la hausse forte du solde naturel dans l’augmentation de la population. L’évolution sociétale et économique (coût de l’essence, volonté de diminuer les temps de trajet) tend aujourd’hui à inverser à nouveau la tendance et à rapprocher les lieux de travail et de domicile.
  
Les schémas ci-dessous et ci-après montrent l’aire d’influence des grandes agglomérations pourvoyeuses d’emplois et le rapport entre le coût et les superficies des terrains par secteur géographique. Le territoire de la CAPE, est de ce point de vue, très attractif.
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Prix au m² des terrains (à gauche) et surfaces de terrains (à droite)  
Une situation qui rend compte de son attractivité et de la population touchée : la commune propose des surfaces de  
terrains plutôt élevées et bénéficie de tendances immobilières situées dans la fourchette haute (Source : étude  
départementale sur le logement)
Il est important de noter que la commune doit maintenir un certain équilibre entre le solde naturel et migratoire de façon à assurer l’évolution positive de sa population. Si l’attractivité foncière (rapport surface/prix) reste un facteur positif comparativement aux pratiques parisiennes, la valeur du foncier en cours sur la commune peut être un frein à terme dans l’évolution de la population.
Il convient de diversifier les produits immobiliers dans le cadre du PLU afin que le territoire ne soit pas spécialisé et n’accueille qu’une certaine catégorie de population (offre mono-spécifique de plus en plus difficile d’accès pour de jeunes couples pouvant participer au renouvellement de la population).
Une population vieillissante  
Les données du PLH indiquent que la population est relativement jeune. L’indice de jeunesse 7 est sur la commune de plus de 2. Il est à noter que l’Eure est le département connaissant le plus fort taux de population jeune de France (30% de la population a moins de 20 ans contre 26,5% en moyenne nationale).
Sur la commune, plus d’un tiers de la population a moins de 30 ans (42%). La répartition de ces tranches d’âge (0-14 et 15-29 ans) a toutefois évolué entre les deux périodes censitaires. Si la première ayant connu une légère hausse (+2 points de
7 L’indice de jeunesse est le calcul établi à partir de la part des moins de 20 ans par rapport à la part des plus de 60 ans dans une population. Plus cet indice est élevé, plus le territoire est jeune et, à contrario, plus il est faible, plus il comporte une part de + 60 ans importante.
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représentativité), la seconde une légère baisse (-3 points) La tanche d’âge des actifs en âge de procréer se maintient quant à elle.  

Cet atout de vitalité tend en effet à se réduire au fil du temps. Les jeunes entamant des études supérieures ou connaissant leur premier emploi ont tendance à quitter leur commune de résidence et leur département. Le solde migratoire de cette catégorie de population est ainsi négatif. L’étude des données statistiques des autres tranches d’âge fait par ailleurs état d’une stabilisation des tranches d’âges les plus âgées.
A l’échelle du département et du territoire intercommunautaire, on assiste à un certain lissage des classes d’âge de la population. On constate toutefois que la commune est aujourd’hui confrontée à une sous-représentativité de la classe des jeunes, soit des 15-29 ans, avec 6 points d’écart. 
Une population de plus en plus divisée
L’analyse de l’évolution de la population renvoie également à sa composition, et donc aux ménages. Le territoire communal connait une hausse de population. Le nombre de ménages présents sur le territoire augmente donc également. Ainsi, 
leur nombre est passé de 149 à la fin des années 70, à un peu moins de 250 au début des années 90, pour atteindre 328 en 2008. Toutefois, on constate que le nombre de ménages croît de manière plus importante et plus rapidement que la population.
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On observe que la taille des ménages composant la population locale tend globalement à diminuer, passant de plus de 3 personnes dans les années 60 et 70 à moins de 3 personnes aujourd’hui. Le nombre d’occupants par foyer correspond aujourd’hui à 2,8 personnes. Cette diminution du nombre de personnes par ménages se rencontre sur le territoire de la CAPE (en rouge sur le graphique ci-dessus) et au niveau du département (en vert sur le graphique) et s’explique en outre par le phénomène de desserrement des ménages. Il est toutefois à noter que la commune n’a pas connu une diminution régulière. Ainsi le nombre d’occupant par foyer ré-augmente entre les années 1990 et 2000. Cette hausse est imputable à la création des principaux lotissements du village et de la hausse de population qui l’a accompagnée.
Le desserrement des ménages. Le phénomène national de desserrement des ménages correspond à la diminution du nombre d’occupant par logement imputable à plusieurs origines démographiques et sociétales : des jeunes quittant le foyer familial de plus en plus tôt, leur propension à avoir des enfants plus tard, la progression des familles monoparentales due à l’éclatement des ménages (décohabitation, divorce) ou encore le vieillissement général de la population générant des ménages d’1 ou 2 personnes. Ainsi, un territoire qui souhaite préserver une certaine stabilité est obligé, pour le même nombre d’habitants, de prévoir des logements supplémentaires.
En 2008, un peu plus des deux tiers (68%) des ménages est composé de 1 à 3 personnes. La représentativité des ménages de 2 personnes est la plus forte.
  
La part des ménages de 4 personnes ou plus n’est toutefois pas négligeable et représente à elle seule presque un tiers de la totalité des ménages, témoignant de la présence de famille sur la commune.
  
Cette part s’explique par le contexte rural ou, en tout cas de périphérie urbaine, dans lequel se trouve le territoire. Les grands centres urbains continuent à concentrer les personnes seules (étudiant, personnes âgées), tandis que les bourgs ruraux accueillent davantage de familles. L’absence d’équipements socio-économiques et la similitude des logements offerts expliquent en effet la différence importante entre le territoire communautaire et le département en matière de part des ménages de 1 personne (29% pour le territoire de la CAPE, 27 % pour le 
département, d’après les données INSEE 2008). Il est à noter que la part des ménages de 2 personnes reste davantage équilibrée à ces échelles de représentation.
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Commune de Villiers en Desoeuvre – Rapport de présentation